7 contes à lire aux enfants pour les aider à grandir et s’épanouir
Les contes et les histoires aident à grandir. Nous vous invitons à en découvrir 7 qui inspireront toute la famille.
Surmonter les difficultés
« Un jour, l’âne d’un fermier tomba dans un puits.
L’animal gémissait pitoyablement depuis des heures, et le fermier se demandait quoi faire. Finalement, il décida que l’animal était trop vieux et que le puits devait disparaître de toute façon. Il n’était donc pas rentable de récupérer l’âne.
Il invita tous ses voisins à venir l’aider.
Tous se saisirent d’une pelle et commencèrent à combler le puits.
Au début, l’âne réalisa ce qui se produisait et se mit à crier terriblement. Puis, au bout de quelques secondes, à la stupéfaction de chacun, il se tut. Quelques pelletées plus tard, le fermier regarda finalement dans le fond du puits et fut très étonné de ce qu’il vit : à chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’âne faisait quelque chose de stupéfiant.
Il se secouait pour enlever la terre de son dos et montait dessus.
Pendant que les voisins du fermier continuaient à pelleter sur l’animal, il se secouait et montait dessus…
Bientôt, à la grande surprise de chacun, l’âne sortit hors du puits et se mit à trotter ! »
Manque de confiance en soi
« Un porteur d’eau indien avait deux grandes jarres, suspendues aux deux extrémités d’une pièce de bois qui épousait la forme de ses épaules.
L’une des jarres avait un éclat, et, alors que l’autre jarre conservait parfaitement toute son eau de source jusqu’à la maison du maître, l’autre jarre perdait presque la moitié de sa précieuse cargaison en cours de route.
Cela dura deux ans, pendant lesquels, chaque jour, le porteur d’eau ne livrait qu’une jarre et demi d’eau à chacun de ses voyages.
Bien sûr, la jarre parfaite était fière d’elle, puisqu’elle parvenait à remplir sa fonction du début à la fin sans faille.
Mais la jarre abîmée avait honte de son imperfection et se sentait déprimée parce qu’elle ne parvenait à accomplir que la moitié de ce dont elle était censée être capable.
Au bout de deux ans de ce qu’elle considérait comme un échec permanent, la jarre endommagée s’adressa au porteur d’eau, au moment où celui-ci la remplissait à la source.
« Je me sens coupable, et je te prie de m’excuser. »
« Pourquoi ? » demanda le porteur d’eau. « De quoi as-tu honte ? »
« Je n’ai réussi qu’à porter la moitié de ma cargaison d’eau à notre maître, pendant ces deux ans, à cause de cet éclat qui fait fuir l’eau. Par ma faute, tu fais tous ces efforts, et, à la fin, tu ne livres à notre maître que la moitié de l’eau. Tu n’obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts », lui dit la jarre abîmée.
Le porteur d’eau fut touché par cette confession, et, plein de compassion, répondit : « Pendant que nous retournons à la maison du maître, je veux que tu regardes les fleurs magnifiques qu’il y a au bord du chemin ».
Au fur et à mesure de leur montée sur le chemin, au long de la colline, la vieille jarre vit de magnifiques fleurs baignées de soleil sur les bords du chemin, et cela lui mit du baume au cœur. Mais à la fin du parcours, elle se sentait toujours aussi mal parce qu’elle avait encore perdu la moitié de son eau.
Le porteur d’eau dit à la jarre « T’es-tu rendu compte qu’il n’y avait de belles fleurs que de ton côté, et presque aucune du côté de la jarre parfaite ? C’est parce que j’ai toujours su que tu perdais de l’eau, et j’en ai tiré parti.
J’ai planté des semences de fleurs de ton côté du chemin, et, chaque jour, tu les as arrosées tout au long du chemin.
Pendant deux ans, j’ai pu grâce à toi cueillir de magnifiques fleurs qui ont décoré la table du maître. Sans toi, jamais je n’aurais pu trouver des fleurs aussi fraîches et gracieuses. »
Peur du regard des autres
Le fils de Nasreddine avait treize ans. Il ne se croyait pas beau. Il était même tellement complexé qu’il refusait de sortir de la maison.
« Les gens vont se moquer de moi », disait-il sans arrêt. » Son père lui répétait toujours qu’il ne fallait pas écouter ce que disent les gens parce qu’ils critiquent souvent à tort et à travers, mais le fils ne voulait rien entendre.
Nasreddine dit alors à son fils : « Demain, tu viendras avec moi au marché. »
Fort tôt le matin, ils quittèrent la maison. Nasreddine Hodja s’installa sur le dos de l’âne et son fils marcha â côté de lui. A l’entrée de la place du marché, des hommes étaient assis à bavarder. A la vue de Nasreddine et de son fils, ils lâchèrent la bride à leurs langues : « Regardez cet homme, il n’a aucune pitié ! il est bien reposé sur le dos de son âne et il laisse son pauvre fils marcher à pied. Pourtant, il a déjà bien profité de la vie, il pourrait laisser la place aux plus jeunes. » Nasreddine dit à son fils : « As-tu bien entendu? Demain, tu viendras avec moi au marché. »
Le deuxième jour, Nasreddine et son fils firent le contraire de ce qu’ils avaient fait la veille : le fils monta sur le dos de l’âne et Nasreddine marcha a côté de lui. A l’entrée de la place, les mêmes hommes étaient là. Ils s’écrièrent à la vue de Nasreddine et de son fils « Regardez cet enfant, il n’a aucune éducation, aucune politesse. Il est tranquille sur le dos de l’âne, alors que son père, le pauvre vieux, est obligé de marcher à pied ! »
Nasreddine dit à son fils : « As-tu bien entendu ? Demain, tu viendras avec moi au marché ! »
Le troisième jour, Nasreddine Hodja et son fils sortirent de la maison à pied en tirant l’âne derrière eux, et c’est ainsi qu’ils arrivèrent sur la place. Les hommes se moquèrent d’eux : « Regardez ces deux imbéciles, ils ont un âne et ils n’en profitent même pas. Ils marchent à pied sans savoir que l’âne est fait pour porter les hommes. »
Nasreddine dit à son fils : « As-tu bien entendu? Demain, tu viendras avec moi au marché ! »
Le quatrième jour, lorsque Nasreddine et son fils quittèrent la. maison, ils étaient tous les deux juchés sur le dos de l’âne. A l’entrée de la place, les hommes laissèrent éclater leur indignation. Regardez ces deux-là, ils n’ont aucune pitié pour cette pauvre bête !»
Nasreddine dit à son fils : « As-tu bien entendu? Demain, tu viendras avec moi au marché ! »
Le cinquième jour, Nasreddine et son fils arrivèrent au marché portant l’âne sur leurs ‘épaules. Les hommes éclatèrent: de rire : « Regardez ces deux fous ; il faut les enfermer. Ce sont eux qui portent l’âne au lieu de monter sur son dos. Et Nasreddine Hodja dit à son fils : « As-tu bien entendu ? Quoi que tu fasses dans ta vie, les gens trouveront toujours à redire et à critiquer. Il ne faut pas écouter ce que disent les gens. »
Altruisme, partage, bonheur
En plein cœur de la Sibérie, au nord de la très grande Russie, vivait une vieille babouchka qui connaissait le secret du bonheur.
Depuis des années, cette babouchka allait de village en village pour dévoiler son secret à qui voulait bien l’entendre. Alors qu’elle traversait un village encore inconnu, elle frappa à toutes les portes afin de trouver un lit pour la nuit. Mais personne ne lui ouvrit.
– Ces gens restent chez eux, ils ne savent pas être heureux, se dit-elle. Voilà un endroit pour moi !
La babouchka commença par ramasser du petit bois pour allumer un feu. Puis elle alla remplir sa gamelle au puits et la posa dessus.
Un petit garçon s’approcha d’elle :
– Que faites-vous ?
– Je fais une soupe aux cailloux, répondit-elle. D’ailleurs j’aurais besoin de trois
grosses pierres rondes. Sais-tu où en trouver ?
Le petit garçon fila chercher trois belles pierres, qu’il lui tendit.
– Ces pierres feront une excellente soupe, dit-elle en les plongeant dans l’eau. Dommage qu’on ne puisse pas en faire beaucoup dans cette gamelle…
– Ma mère a une grosse marmite ! dit le garçon. Je vais la chercher !
Alors qu’il prenait la marmite, sa mère lui demanda ce qu’il faisait.
– Il y a une babouchka sur la place du village. Elle fait une soupe aux cailloux…
– Une soupe aux cailloux ? songea-t-elle. J’aimerais bien voir ça !
La mère suivit son fils sur la place du village. Puis, intrigués par la scène, les villageois sortirent un à un de chez eux.
– Évidemment, précisa la babouchka, la vraie soupe aux cailloux doit être assaisonnée avec du sel et du poivre, mais je n’en ai pas…
– Moi, j’en ai ! dit un villageois.
Et il disparut avant de revenir avec du sel, du poivre et d’autres épices de la région.
La babouchka goûta la soupe :
– La dernière fois que j’ai eu des pierres de cette forme, j’y ai ajouté quelques carottes, c’était délicieux !
– Des carottes ? demanda une autre femme. Je crois que j’en ai une ou deux chez moi. Je vais voir…
Et la femme revint avec un panier rempli de carottes… ainsi que deux beaux choux, qu’elle se pressa de jeter dans la marmite.
– Hum, soupira la babouchka. Quel dommage que je n’aie pas d’oignons, ce serait si bon !
– Oh oui ! dit un fermier. Je cours en chercher !
Et petit à petit, chacun apporta de quoi enrichir la soupe. Quand l’un avait à cœur de donner, le suivant donnait plus encore. Poireaux, tomates, saucisses, lard fumé…. La soupe dégageait à présent une délicieuse odeur. Enfin, la babouchka déclara :
– La soupe est prête !
Tous se réunirent alors autour d’une grande table, apportant avec eux pains et boissons. Quel festin ! Au village, on n’avait jamais vu ça !
Après le repas, chants et danses se prolongèrent jusque tard dans la nuit. Le village avait retrouvé le bonheur et la joie, grâce à trois cailloux et une vieille, vieille babouchka.
Le pouvoir des mots
« Il était une fois une petite fille qui ne trouvait jamais les mots pour dire ce qu’elle ressentait.
Chaque fois qu’elle tentait de s’exprimer, de traduire ce qui se passait à l’intérieur d’elle, elle éprouvait comme une sorte de vide. Les mots semblaient courir plus vite que sa pensée. Ils avaient l’air de se bousculer dans sa bouche mais n’arrivaient pas à se mettre ensemble pour faire une phrase.
Dans ces moments là, elle devenait agressive, violente, presque méchante. Et des phrases toutes faites, coupantes, cinglantes sortaient de sa bouche. Elles lui servaient uniquement à couper la relation qui aurait pu commencer :
– De toute façon tu ne peux me comprendre.
– Ça sert à rien de dire.
– C’est des bêtises de croire qu’il faut tout dire !
D’autres fois, elle préférait s’enfermer dans le silence, avec ce sentiment douloureux que de toute façon personne ne pouvait savoir ce qu’elle ressentait, qu’elle n’y arriverait jamais. Que les mots ne sont que des mots.
Mais tout au fond d’elle même, elle était malheureuse, désespérée, vivant une véritable torture à chaque tentative de partage. Un jour, elle entendit un poète qui disait à la radio:
– Il y a chez tout être humain un Chemin des Mots qu’il appartient à chacun de trouver.
Et dès le lendemain, la petite fille décida de partir sur le Chemin des Mots qui était à l’intérieur d’elle.
La première fois où elle s’aventura sur le Chemin des Mots, elle ne vit rien. Seulement des cailloux, des ronces, des branchages, des orties et quelques fleurs piquantes. Les mots du Chemin des Mots semblaient se cacher, paraissaient la fuir.
La seconde fois où elle chemina sur le Chemin des Mots, le premier mot qu’elle vit sur la pente d’un talus fut le mot « Oser ». Quand elle s’approcha, ce mot osa lui parler. Il lui dit d’une voix exténuée :
– Veux tu me pousser un peu plus haut sur le talus ?
Elle lui répondit :
– Je crois que je vais t’emmener très loin dans ma vie.
Une autre fois, elle découvrit que les mots étaient comme des signes sur le bord du chemin et que chacun avait une forme et un sens particulier.
Le deuxième mot qu’elle rencontra fut le mot « Vie ». Elle le ramassa, le mit contre son oreille. Tout d’abord, elle n’entendit rien mais en retenant sa respiration, elle perçut comme un petit chuchotement:
– Je suis en toi, je suis en toi.
Et plus bas encore:
– Prends soin de moi.
Mais là, elle ne fut pas très sûre d’avoir bien entendu.
Un peu plus loin sur le Chemin des Mots, elle trouva un petit mot tout seul, recroquevillé sur lui même, tout frileux comme s’il avait froid. Il avait vraiment l’air malheureux, ce mot là. Elle le ramassa, le réchauffa un peu, l’approcha de son cœur et entendit un grand silence.
Elle le caressa et lui dit:
– Comment tu t’appelles, toi ?
Et le petit mot qu’elle avait ramassé lui dit d’une voix nouée :
– Moi, je suis le mot « Seul ». Je suis vraiment tout seul. Je suis perdu, personne ne s’intéresse à moi, ni ne s’occupe de moi.
Elle serra le petit mot contre elle, l’embrassa doucement et poursuivit sa route. Près d’un fossé, sur le Chemin des Mots, elle vit un mot à genoux, les bras tendus. Elle s’arrêta, le regarda et c’est le mot qui s’adressa à elle :
– Je m’appelle » Toi », lui dit-il. Je suis un mot très ancien mais difficile à rencontrer car il faut me différencier sans arrêt des autres.
La petite fille le prit en disant :
– J’ai envie de t’adopter, » Toi », tu seras un bon compagnon pour moi.
Sur le Chemin des Mots elle rencontra d’autres mots qu’elle laissa à leur place. Elle chercha un mot tout joyeux, tout vivant. Un mot qui puisse scintiller dans la nuit de ses errances et de ses silences. Elle le trouva au creux d’une petite clairière. Il était allongé de tout son long, paraissant détendu, les yeux grands ouverts.
Il avait l’air d’un mot tout à fait heureux d’être là. Elle s’approcha de lui, lui sourit et dit :
– C’est vraiment toi que je cherchais, je suis ravie de t’avoir trouvé. Veux tu venir avec moi ?
Il répondit:
– Bien sûr, moi aussi je t’attendais…
Ce mot qu’elle avait trouvé était le mot » Vivra ».
Quand elle rassembla tous les mots qu’elle avait recueillis sur le Chemin des Mots, elle découvrit avec stupéfaction qu’ils pouvaient faire la phrase suivante : « Ose ta vie, toi seule la vivras. »
Elle répéta plus lentement : « Ose ta vie, toi seule la vivras. »
Depuis ce jour, la petite fille prit l’habitude d’aller se promener sur le Chemin des Mots. Elle fit ainsi des découvertes étonnantes et ceux qui la connaissaient furent très surpris d’entendre tout ce que cette petite fille avait à l’intérieur d’elle. Ils furent étonnés de toute la richesse qu’il y avait dans une petite fille très silencieuse.
Ainsi se termine le conte de la petite fille qui ne trouvait jamais les mots pour se dire. »
Les choix et la personnalité
Un vieil homme veut apprendre à son petit-fils ce qu’est la vie.
« En chacun de nous, il y a un combat intérieur » dit-il au jeune garçon. « C’est un combat jusqu’à la mort et il se tient entre deux loups. »
« Le premier est ténébreux. Il est la colère, l’envie, le chagrin, le regret, l’avidité, l’arrogance, l’apitoiement sur soi-même, la culpabilité, le ressentiment, l’infériorité, la supériorité, les mensonges, la fausse fierté et l’égo. »
« Le second est lumineux. Il est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »
Le petit-fils réfléchit pendant un long moment. Puis, il demande à son grand-père : « Quel est le loup qui gagne ? »
Le vieil homme sourit et lui répond : « Celui que tu nourris. »
Violence et peur
« Bucéphale était un cheval d’une très grande beauté, mais aucun cavalier ne pouvait le monter. Il était terriblement nerveux, ruait, se cabrait et finissait par désarçonner le cavalier imprudent. Aussi, tous disaient de lui que c’était un cheval méchant et agressif.
Mais lorsqu’on amena Bucéphale à Alexandre le Grand, celui-ci se garda bien de porter semblable jugement. Il examina longtemps l’attitude de la bête et découvrit qu’elle avait tout simplement peur de son ombre.
Il tourna donc la tête de Bucéphale vers le soleil et, en la maintenant dans cette direction, il put rassurer, fatiguer…et bientôt monter le cheval. »
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