APPRENTISSAGEBIEN-ÊTRENon classé

Écrans, relations sociales et empathie : trouver l’équilibre

Pourquoi parle-t-on autant des écrans aujourd’hui ?

Les écrans font désormais partie intégrante de notre quotidien familial et scolaire. Ils informent, divertissent, relient… mais soulèvent aussi de nombreuses questions, notamment autour du développement émotionnel, du lien social et de l’attention.

Ces interrogations ne viennent pas d’un jugement porté sur les familles, mais d’une prise de conscience collective.

Plusieurs pays, comme l’Australie ou certaines provinces du Canada, ont récemment pris des mesures pour limiter l’usage des écrans à l’école, notamment chez les plus jeunes.
Au Canada, par exemple, plusieurs provinces ont interdit les smartphones au primaire et au secondaire, afin de favoriser la concentration, les interactions et le climat scolaire.

Ces décisions ne visent à poser un cadre protecteur, fondé sur ce que l’on sait aujourd’hui du développement de l’enfant.


Pourquoi ces pays s’interrogent-ils sur la place des écrans ?

Les recherches en neurosciences, en psychologie du développement et en sciences de l’éducation convergent sur un point essentiel : le développement de l’enfant repose avant tout sur les interactions humaines, le langage vivant, le jeu libre, le mouvement, la relation et le repos.

Les écrans ne sont pas « mauvais » en soi, mais ils ne remplacent pas les expériences relationnelles réelles, indispensables pour apprendre à vivre avec les autres.


Ce que disent les professionnels : une question d’équilibre, pas d’interdiction

Les politiques publiques ne cherchent pas à bannir les écrans, mais à interroger leur place :

  • Quand soutiennent-ils les apprentissages ?
  • Quand deviennent-ils envahissants ?
  • Que remplacent-ils ?
  • Comment accompagner leur usage plutôt que le subir ?

C’est là que se joue une différence essentielle entre interdire (poser une règle sans toujours expliquer ni accompagner) et accompagner (poser un cadre clair, sécurisant et évolutif, aider l’enfant à comprendre, favoriser l’autorégulation, préserver les relations humaines).


Écrans et empathie : quel lien ?

L’empathie ne disparaît pas à cause des écrans. Mais elle se construit surtout dans la relation réelle.

L’empathie se développe quand l’enfant :

  • voit le visage de l’autre
  • entend sa voix
  • perçoit ses émotions
  • vit des désaccords
  • apprend à réparer
  • échange, négocie, coopère

Ce sont ces micro-expériences quotidiennes qui entraînent le « muscle social ».

Quand les écrans prennent toute la place, ils peuvent réduire les occasions de pratiquer l’empathie, simplement parce que les relations vivantes deviennent plus rares.


Usage passif ou usage relationnel ?

Une distinction essentielle apparait alors :

Usage passif
L’enfant regarde seul, sans échange, sans médiation.

Usage relationnel
L’adulte commente, questionne, partage, met des mots, écoute.

Ce n’est donc pas seulement la durée qui compte, mais la qualité de la relation autour de l’écran.


Ce que cela nous invite à faire, collectivement

Plutôt que de culpabiliser, ces réflexions invitent à :

  • redonner de la place aux échanges quotidiens
  • créer des temps sans écrans sécurisants
  • soutenir les adultes dans leur rôle éducatif
  • renforcer les compétences sociales dès le plus jeune âge

Parler des écrans, c’est chercher ensemble comment mieux accompagner le développement relationnel des enfants.


En savoir plus sur Ecole Positive

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laurie

Enseignante & créatrice de SereNest

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.