« L’intelligence, c’est apprendre à résister. »
« L’intelligence, c’est la faculté d’adaptation. » écrivait André Gide.
Olivier Houdé, psychologue français et professeur de psychologie du développement à l’université Paris Descartes, confirme cette citation dans son livre « Apprendre à résister » en évoquant notamment les travaux de Jean Piaget dont il se distingue par l’introduction d’un nouveau système de raisonnement qui complète l’intuition et la logique pure : l’inhibition.
Je vous laisse découvrir cet entretien recueilli par le site du Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des écoles lors de leur 14eme Université d’automne.
« Ce processus remarquable d’adaptation, de prise de recul, s’observe quand le cerveau doit apprendre à résister à ses réponses impulsives, trop rapides, et à ses erreurs cognitives ». Olivier Houdé
Pour illustrer ce fait, l’auteur nous propose un test pour vérifier la solidité du raisonnement d’un enfant :
Dites-lui que :
A) Les éléphants sont des mangeurs de foin.
B) Les mangeurs de foin ne sont pas lourds.
Et demandez-lui si cela veut dire que
C) Les éléphants sont lourds.
Les enfants d’école primaire (5/10 ans) répondent le plus souvent « oui ». Ce qui est une erreur dans l’articulation des hypothèses (éléphant+mangeur de foin = lourd).
Lorsqu’un enfant répond « oui » au test ci-dessus, c’est qu’il s’appuie sur 1 des 3 systèmes dans le cerveau : celui qui est rapide, automatique et intuitif.
Le deuxième système est plus lent, logique et réfléchi.
Enfin, le troisième système permet d’arbitrer au cas par cas. Il est capable d’inhiber les automatismes.
La capacité d’inhibition des impulsions du cerveau est issue de la maturation du cortex préfrontal de l’enfant, ce même cortex préfrontal impliqué dans la régulation du cerveau émotionnel (dont nous parlons régulièrement sur ce blog). Il y a donc une première limite biologique à son efficacité. Limite dépendant du stade de développement de l’enfant. Il est cependant possible d’exercer le cortex préfrontal afin d’accélérer sa maturation (c’est d’ailleurs une des vertus de l’éducation bienveillante). L’école, via le choix de son approche pédagogique, a aussi un rôle central dans cet entrainement.
Au cours de la vie, ce système est d’autant plus essentiel qu’il nous évite d’être piégé par des biais cognitifs, par des manipulations diverses ou par des croyances erronées.
Comment développer le contrôle inhibiteur de l’enfant ?
Voici quelques idées pour entrainer un enfant au contrôle inhibiteur :
– Le « Jacque-a-dit » inversé : « Jacques a dit « fais l’inverse de…. ». Ainsi, Jacques-a-dit « on ne fait plus de bruit » deviendra pour l’enfant « je dois faire un maximum de bruit ».
– Pour les enfants qui savent lire, demandez-leur de vous dire la couleur qu’ils voient (et non le mot) :
ROUGE VERT BLEU ORANGE NOIR MARRON
– Le jeu de société Bazar Bizarre : on saisit soit la pièce qui apparait sur la carte quand c’est exactement la même (une bouteille verte par exemple) soit celle qui n’a aucun point commun (couleur, objet) si la pièce exacte n’y est pas.
Source de la vidéo : SNUipp FSU
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