Zoom sur la concentration

« Concentre-toi ! »
Une phrase que nous avons tous déjà prononcée.
Mais si c’était un peu plus complexe que cela ?

Et si la concentration ne dépendait pas seulement de la volonté, mais aussi de nombreux facteurs qui peuvent soit la soutenir, soit la freiner ?

Petit point sur cette capacité indispensable aux apprentissages

La concentration, c’est la capacité à mobiliser son attention. Elle peut prendre plusieurs formes : 

• sélective (se focaliser sur une information), 

• soutenue (rester attentif dans la durée) 

• partagée (faire plusieurs choses à la fois).

C’est aussi une véritable porte d’entrée vers la mémoire : sans attention, pas de mémorisation durable.

D’un point de vue neurologique, la concentration dépend en grande partie du cortex préfrontal, une zone du cerveau impliquée dans la planification, l’attention, l’organisation, le contrôle des impulsions… et qui continue de se développer jusqu’à environ 25 ans.

Autrement dit, chez l’enfant, cette capacité est encore en construction.

Ce développement est également très sensible à de nombreux facteurs, internes comme externes : la satisfaction des besoins physiologiques, la qualité du sommeil, la régulation des émotions, les pauses régulières, l’environnement de travail, le niveau de stimulation autour de l’enfant…

Comme le cortex préfrontal est encore immature, le temps de concentration soutenue varie beaucoup selon l’âge. 

À titre indicatif :

• 0–3 ans : 2 à 5 minutes

• 3–6 ans : 10 à 15 minutes

• 6–9 ans : 15 à 25 minutes

• 9–12 ans : 25 à 40 minutes

Ces durées varient fortement selon l’état émotionnel, la fatigue, l’intérêt pour la tâche et l’environnement. 

Cela signifie qu’il est normal qu’un enfant décroche, ait besoin de bouger, de souffler, de changer d’activité. Son cerveau ne peut pas rester concentré en continu sur de longues périodes. 

Les besoins naturels  sont un autre pilier fondamental de la concentration: aller aux toilettes, boire, manger suffisamment, dormir correctement. Un enfant qui lutte contre un besoin physique n’a tout simplement plus l’énergie cognitive nécessaire pour se concentrer.

Les émotions jouent également un rôle majeur. Un enfant envahi par la colère, l’inquiétude, la tristesse ou l’excitation aura beaucoup plus de mal à accéder à ses ressources attentionnelles. 

Pouvoir exprimer ce qu’il ressent, être écouté, apaisé, rassuré, libère de l’espace mental pour apprendre.

On peut aussi s’appuyer sur des outils simples pour respecter le fonctionnement naturel de l’attention, comme la méthode Pomodoro, créée par Francesco Cirillo. 

Le principe est très simple : alterner des temps de travail courts et ciblés avec de vraies pauses. Classiquement, on travaille pendant 20 à 25 minutes, puis on fait une pause de 5 minutes. Après quatre cycles, une pause plus longue est proposée. Ce fonctionnement respecte les capacités naturelles de concentration du cerveau, évite la surcharge cognitive et limite la fatigue mentale. 

Adaptée à l’âge des élèves, cette méthode peut devenir un véritable soutien pour entrer dans le travail, rester engagé, puis récupérer efficacement grâce aux pauses.

Les pauses, une perte de temps ? 

Au contraire, les pauses sont essentielles, et sont encore plus bénéfiques lorsqu’elles sont actives. 

Vous pouvez proposer de :

• sauter à pieds joints,
• marcher,
• s’étirer,
• bouger les bras,
• respirer profondément…

Enfin, le mouvement est un formidable allié de la concentration. Bouger avant d’entrer dans une tâche, faire circuler l’énergie dans le corps, activer la motricité aide le cerveau à se rendre disponible à l’effort cognitif.

La concentration se prépare, s’accompagne et varie d’un enfant à l’autre, et d’un jour à l’autre. 

Et concrètement, comment la favoriser ? 

Retrouve-nous dans le prochain article où de petits outils te seront présentés. 

On partage ? 

Et toi, comment aides-tu tes élèves ou ton enfant à se concentrer.. et à maintenir cette concentration ? Raconte-nous en commentaire !