Le cerveau apprend grâce aux erreurs !
Il existe un mythe selon lequel les erreurs sont des freins à l’apprentissage. Ainsi, certains enfants entendent ce type de phrase :
« Tu as fait beaucoup d’erreurs par rapport aux autres. C’est un échec. »
« Tu as fait une erreur. Ce n’est pas grave mais ne recommence plus. »
« Encore tout faux… »
« Tu vas échouer si tu continues à faire autant d’erreurs. »
« Tu es nul(le) en mathématiques… »
« Tu ne travailles pas assez. »
Selon les auteurs du livre « Les neurosiences en éducation », ces jugements proviennent d’une conception continuiste de la psychologie humaine : le présent serait une amplification du passé. Comme si faire des erreurs plaçait l’élève sur un mauvais rail qui mènerait fatalement dans une gare de l’échec.
Cette vision négative de l’échec est associée à une vision exagérément positive de la réussite : chaque succès est une réussite et augure de futures réussites.
Le cerveau apprend grâce à l’erreur
Le psychologue Jean Piaget a développé une théorie qui accorde une place prépondérante à l’erreur, en particulier à travers le mécanisme « d’assimilation-accommodation », qui la place au cœur même du développement de l’enfant.
Les études confirment cette approche : le cerveau apprend grâce à l’erreur.
Il prédit, constate et s’adapte en s’appuyant sur les erreurs.
Ce processus est initié via un signal cérébral visible par électroencéphalographie.
En cas d’erreur de prédiction, et ce dès le plus jeune âge, « des signaux ont pu être observés dans le cortex cingulaire antérieur (zone du cortex préfrontal dont le rôle est connu dans l’anticipation de la récompense, la prise de décision et l’empathie), qui forment une onde appelée onde ERN, acronyme d’Error-Related Negativity (Négativité liée à l’erreur). » (cf « Les neurosciences en éducation »)
Ce système de détection de l’erreur est accompagné d’un système qui réagit aux retours d’informations de notre environnement.
« Au retour d’information, le cerveau produit une autre onde, appelée Feedback-Related Negativity (Négativité liée au retour), ou FRN. Elle se forme aux alentours de 250 millisecondes après la perception du feedback. Ce signal est un indicateur permettant de prendre en compte l’erreur commise en adaptant sa stratégie.« (cf « Les neurosciences en éducation »)
Ainsi, les erreurs sont partie intégrante de l’apprentissage. Un cerveau qui ne commet aucune erreur de prédiction n’apprend pas !
Un élève/enfant qui se trompe est un élève/enfant qui apprend
Les erreurs sont les traces de l’activité mentale et des schémas de réflexion. Si ces schémas sont erronés, il est nécessaire d’en prendre conscience et de créer un nouveau schéma. Les erreurs sont donc de formidables outils pour progresser.
Par conséquent, chassons les jugements négatifs à propos des erreurs et valorisons-les en :
- encourageant les enfants à explorer (vérification des prédictions par rapport à la réalité)
- les félicitant sur les erreurs faites, signes d’un effort et d’une réflexion
- accompagnant vers l’ajustement de la solution pour transformer l’erreur en réussite (processus d’apprentissage)
- évitant de poser des étiquettes et de généraliser : « C’est parfait » « Tu es intelligent(e) » « Tu est nul(le) »
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