APPRENTISSAGE

Les conseils de Haim Ginott pour aider les enfants en difficulté scolaire

Dans le livre « Entre parent et enfant », le célèbre psychologue Haim Ginott prodigue des conseils pour aider les enfants en difficulté scolaire ou ceux qui bloquent pour faire leurs devoirs. Notons qu’il n’est pas question ici de critiquer le fait d’avoir des devoirs ou pas même si des recherches et des exemples d’écoles dans lesquelles il n’y a pas de devoirs démontrent qu’ils ne sont pas un facteur décisif dans le développement intellectuel des enfants. L’avantage principal des devoirs est qu’ils constituent un terrain d’expérience pour favoriser l’autonomie d’apprentissage des enfants. Encore faut-il qu’ils se déroulent dans le calme. Si ce n’est pas le cas, un ancrage négatif face à l’école et à l’apprentissage en général se cristallisera et la confiance en leurs capacités sera dégradée.

Pour justement profiter de l’expérience offerte par les devoirs, Haim Ginott insiste notamment sur l’importance de l‘attitude et de l’intention des parents.

Par exemple, il s’agit de commencer par prendre conscience que la responsabilité des devoirs incombe à l’enfant et à l’enseignant. Ainsi, il est donc contre-productif et néfaste de harceler, menacer ou d’humilier l’enfant à propos de ses devoirs et de finir par faire à sa place, ou pire, de le laisser face à son échec, affublé d’une impression de n’être bon à rien.

À sa demande, et à sa demande seulement, les parents interviendront pour vérifier ou guider.

Si ce rôle n’est pas clair, la responsabilité des devoirs sera sur les épaules des parents (qui seront alors « pris en otage ») et l’enfant ne pourra pas prendre confiance et progresser sereinement en nourrissant une motivation interne.

« Les devoirs sont ta responsabilité et je suis là en cas de besoin«  est le type de phrase qui pose cette règle et le cadre. L’enfant est responsable mais n’est pas ignoré.

Afin que les devoirs s’effectuent dans de bonnes conditions et soient bénéfiques à l’enfant, il sera nécessaire de :

  • s’assurer que le cadre de travail est propice (calme, espace suffisant, éclairé, vue sur la nature serait un plus, …)
  • fournir des livres (ou un ordinateur et une connexion internet sécurisée) pour trouver des ressources
  • veiller à ce que les besoins de base soient remplis : bouger, besoins affectifs, alimentation,…

En ce qui concerne « bouger », il est important d’autoriser les enfants à être en mouvement pour mieux se concentrer pendant les devoirs (avec un ballon de gym par exemple).

 

Si l’enfant se décourage, nous pouvons l’écouter avec empathie et poser des mots sur ce qu’il ressent et l’encourager. Puis lui rappeler ce qu’il a déjà réalisé dans le passé.

« Je vois que c’est difficile. »

« Tu n’y es pas arrivé pour le moment. Ce n’est qu’une question de temps. »

 

Si l’exaspération et la fatigue se font sentir, ne pas hésiter à ménager des pauses en sortant, respirant, pratiquant un sport,…pendant 10 à 15 minutes. S’obstiner alimente le stress.

« Je vois que tu es fatigué(e). Tu as déjà fait beaucoup d’efforts. Prends quelques minutes pour te détendre si tu veux. »

 

Par rapport à l’école en général, le discours parental est là-aussi primordial.

On évitera de juger négativement les enseignants ou l’école. Cela n’améliorera pas la situation. Au contraire puisque cela ne fournit aucune solution ou méthode.

L’approche constructive consiste à rencontrer les enseignants, à expliquer les difficultés et à émettre des suggestions pour aider l’enfant. Peut-être l’enfant souffre-t-il de troubles d’apprentissage ou de difficultés psychologiques ? Peut-être est-il harcelé sans que vous le sachiez ? Peut-être que ses passions et ses facilités n’ont pas encore été décelées ? Peut-être que des méthodes de travail différentes lui conviendraient mieux (comme les cartes mentales) ? Peut-être qu’un enseignement alternatif sera plus adapté ?

 

Les notes ne sont pas l’enfant

Le dernier point essentiel est de ne pas résumer l’enfant à ses notes. Les notes sont les conséquences d’un enchainement d’actions et de conditions sur lesquelles il est possible de travailler. Rien n’est figé. D’ailleurs, quels que soient les notes, ce sont les forces de l’enfant qui le mèneront vers son « élément ». Identifions ces forces et aidons-le à les développer.

La valeur d’un enfant n’est donc pas une note ou un classement. Il en est de même pour sa vie.

Et la réussite à l’école n’est pas un gage de réussite dans la vie ou une garantie de vie accomplie.

 

À lire : «  »Entre parent et enfant » de Dr Haim Ginott disponible sur :

 

 

 


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