Déposer son « bagage émotionnel » en classe : l’idée lumineuse d’une enseignante
« Tout le monde transporte quelque chose. Et parfois, il suffit de le déposer pour aller mieux. »
Dans un monde scolaire souvent rythmé par les notes, les emplois du temps serrés et les exigences académiques, il arrive qu’un moment suspendu nous rappelle l’essentiel : les émotions des enfants.
C’est ce qu’a vécu Karen Wunderlich Loewe, enseignante aux États-Unis, lorsqu’elle a mis en place dans sa classe ce qu’elle a appelé : « l’activité du bagage émotionnel ».
L’idée : permettre aux élèves de déposer ce qui pèse
Lors d’un atelier d’écriture, elle a demandé à ses élèves de collège d’écrire anonymement ce qu’ils portaient comme “bagage” émotionnel. Un chagrin, un stress, une angoisse, un mal-être…
Une fois les papiers écrits, les élèves les ont froissés puis lancés à travers la salle. Chacun a alors ramassé un papier au hasard. Et l’un après l’autre, ils les ont lus à voix haute.
Lire la douleur de l’autre… et se sentir compris
Les mots dévoilaient des blessures profondes :
- le décès d’un proche,
- le rejet par une famille,
- les troubles anxieux,
- les violences à la maison,
- la peur de ne pas être aimé…
Certains élèves ont levé la main pour dire « c’était moi », d’autres sont restés dans le silence. Mais ce moment de lecture collective a transformé la classe. Des larmes, de l’écoute, de la compassion… et un immense soulagement.
Le rôle essentiel de l’enseignant·e
Karen raconte que, malgré ses années d’enseignement, elle n’avait jamais vu sa classe aussi soudée, aussi respectueuse, aussi humaine.
Elle a simplement permis aux élèves de réaliser qu’ils n’étaient pas seuls, que derrière chaque visage pouvait se cacher une douleur… et que l’école pouvait être un lieu où l’on prend soin des émotions.
Pourquoi cette activité est puissante
Cette activité agit sur plusieurs leviers :
- la verbalisation : écrire permet de sortir de soi ce qui oppresse ;
- l’anonymat sécurisé : l’enfant s’exprime sans se sentir jugé ;
- la reconnaissance : entendre que d’autres vivent des choses semblables crée un sentiment d’appartenance ;
- la régulation émotionnelle : pleurer, partager, écouter sont des moyens puissants d’alléger le stress.
Et si on essayait aussi ?
Si vous êtes enseignant·e, animateur·rice ou parent, vous pouvez adapter cette activité à votre contexte. Voici quelques suggestions pour la mettre en place :
- Créer un climat de confiance en expliquant l’objectif : déposer ce qui pèse.
- Rappeler que c’est 100 % volontaire et que rien ne sera forcé.
- Proposer un geste symbolique (mettre dans une boîte, lancer les papiers, les accrocher, etc.).
- Lire avec bienveillance, sans jamais commenter ou juger.
- Ouvrir un espace de parole, ou juste de silence respectueux.
- Prévoir une disponibilité après l’activité pour les élèves qui souhaitent parler individuellement.
Conclusion : une classe n’est pas qu’un lieu d’apprentissage, c’est un espace de vie
L’histoire de Karen Wunderlich Loewe nous rappelle que les enfants ont besoin, avant tout, d’être entendus, compris et soutenus.
Avant d’apprendre, il faut pouvoir respirer, déposer, se sentir en sécurité.
Et parfois, il suffit d’un simple papier… pour faire une immense différence.
🔗 Source originale : Global News – Teacher brings class to tears by asking students to leave ’emotional baggage’
✍️ Crédit : Karen Wunderlich Loewe – Enseignante américaine
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