Et si l’école apprenait aux enfants à comprendre leurs émotions ?

Longtemps ignorées, aujourd’hui incontournables

À l’école, on apprend à lire, écrire, compter.
Mais on oublie souvent une compétence pourtant essentielle à tous les apprentissages : savoir reconnaître et réguler ses émotions.

Colère, peur, frustration, tristesse, joie, …
Ces émotions traversent les enfants chaque jour en classe. Lorsqu’elles ne sont pas comprises ni accompagnées, elles peuvent rapidement devenir envahissantes, perturber les relations, bloquer l’attention et freiner les apprentissages.

C’est ce que nous explique Anne-Margreth Hapiuk, créatrice du programme École Amayette.

Les émotions ne sont pas un problème à corriger

Un enfant qui pleure, s’agite ou se met en colère n’est pas « difficile ».
Il est en train de vivre quelque chose qu’il ne sait pas encore gérer seul.

Les neurosciences sont claires :
lorsqu’un enfant est submergé émotionnellement, son cerveau est en mode survie. Les zones impliquées dans le raisonnement, la mémorisation et l’apprentissage fonctionnent alors au ralenti.
👉 Exiger le calme sans accompagner l’émotion est donc inefficace.

Enseigner les émotions, c’est prévenir les crises

Apprendre aux enfants à identifier ce qu’ils ressentent permet de :

• diminuer les comportements agressifs ou d’opposition ;
• renforcer la coopération en classe ;
• développer l’empathie et les compétences sociales ;
• améliorer la concentration et le climat scolaire.

Nommer une émotion, c’est déjà commencer à la réguler.
Un enfant qui peut dire « je suis en colère » ou « je suis inquiet » n’a plus besoin de l’exprimer uniquement par son corps ou son comportement.

Dès la maternelle, c’est possible (et nécessaire)

Contrairement à une idée reçue, les jeunes enfants sont tout à fait capables de parler de leurs émotions… à condition d’avoir des outils adaptés :

• supports visuels (cartes, roues des émotions) ;
• rituels émotionnels courts et réguliers ;
• langage simple, concret, incarné ;
• posture adulte sécurisante et non jugeante.

Ces pratiques ne prennent pas « du temps sur les apprentissages ».
Elles en font partie intégrante.

Changer de regard pour transformer l’école

Apprendre aux enfants à gérer leurs émotions, ce n’est pas les rendre fragiles.
C’est leur donner des compétences qu’ils utiliseront toute leur vie.

Une école qui accueille les émotions est une école :

• plus apaisée,
• plus juste,
• plus efficace pour apprendre.

👉 Et si l’intelligence émotionnelle devenait enfin une matière à part entière ?

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