Le programme ATOLE : principes et objectifs

Le neuroscientifique Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à l’INSERM et spécialiste des mécanismes de l’attention au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, souligne que notre attention mérite autant de soin que notre alimentation.
Tout comme nous choisissons ce que nous mangeons, nous devrions veiller à ce que nous laissons entrer dans notre esprit : c’est ce qu’il appelle la « mentalimentation ».

Dans une société saturée de sollicitations numériques, il devient essentiel d’apprendre à maîtriser son attention. À partir de notions simples de neurosciences, Lachaux explique pourquoi nous sommes si facilement distraits, pourquoi se concentrer demande un effort, et en quoi l’attention améliore l’apprentissage et la performance.

Pour répondre à ces enjeux, il a créé ATOLE (Apprendre à être ATtentif à l’écOLE), un programme éducatif déjà mis en place dans des centaines de classes, qui aide les élèves à comprendre et à entraîner leur attention de manière douce et progressive.
L’objectif : faire de l’éducation de l’attention une compétence fondamentale pour mieux apprendre, mieux vivre, et mieux se connaître dans un monde hyperconnecté.

Pourquoi un tel programme ?

• L’attention n’est pas innée; elle peut se travailler, s’entraîner.
• Beaucoup d’élèves (et d’adultes) subissent des pertes d’attention fréquentes.
• Si l’on ne travaille pas cette capacité, le fonctionnement scolaire peut en pâtir (diverses distractions, manque de concentration).
• Le programme s’appuie sur les neurosciences et la recherche pour proposer des outils concrets dans la classe. 

Que propose ATOLE ?

• Des activités pédagogiques pour les élèves : des « bulles d’attention » (petits moments de pratique), des exercices pour entraîner l’attention, des temps de pause mentale.
• Des temps de sensibilisation pour enseignants et encadrants pour comprendre les mécanismes de l’attention.
• Une appropriation progressive : on ne cherche pas à imposer une hyper-concentration continue mais des « plages attentionnelles » contrôlées.
• Un accompagnement structuré, intégré dans le rythme de la classe (et non comme un gadget extérieur).

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Points forts de la conférence (et messages clés)

1. L’attention, une capacité malléable
   Lachaux insiste sur le fait que l’attention n’est pas une « simple ressource fixe » mais quelque chose qu’on peut cultiver, comme un muscle.
2. La notion de « pause attentionnelle »
   L’idée n’est pas de forcer la concentration 100 % du temps, mais de ménager des instants où l’élève met consciemment son attention à l’œuvre, puis la relâche, pour éviter l’épuisement.
3. Un ancrage scientifique
   Le discours n’est pas théorique pur : il s’appuie sur des recherches neuroscientifiques, et le programme ATOLE a été conçu en collaboration avec des enseignants pour être pertinent « sur le terrain ». 
4. Une réponse aux défis du numérique
   Face aux distractions numériques (notifications, multitâche, sollicitations constantes), ATOLE veut offrir des outils et des repères pour renforcer l’aptitude à être attentif dans un monde fragmenté.

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Limites, défis et pistes de réflexion

• Implémentation dans les classes : adapter ATOLE à des contextes divers (nombre d’élèves, contraintes matérielles, temps scolaire) peut être un défi.
• Formation des enseignants : pour que le programme soit efficace, il faut que ceux qui l’appliquent comprennent bien les principes et enjeux de l’attention.
• Suivi et évaluation : mesurer réellement les effets sur l’apprentissage, la concentration, le bien-être des élèves, demande des études longitudinales.
• Équilibre entre attention et relâchement : insister trop sur la concentration risque de créer du stress. Il faut que l’attention soit un outil, pas une contrainte permanente.

Ressources :

• des ressources pédagogiques : fiches imprimables, séquences, outils pour enseignants (après connexion/intronet) project.crnl.fr

• une présentation complète du programme ATOLE : ses objectifs, ses principes, l’équipe à l’origine, etc. project.crnl.fr

• des actualités du programme.