Les smartphones et tablettes menacent l’attention et dégradent les capacités d’apprentissage
Le magazine Cerveau& Psycho N°79 se fait écho de plusieurs études portant sur l’utilisation des smartphone/tablettes et le lien existant avec l’attention et les capacités d’apprentissage.
Smartphone et attention
Une équipe de chercheurs de l’Université de Virginie a suivi 221 étudiants qui ont passé successivement une semaine avec leur smartphone et une semaine sans.
Durant la première semaine, les symptômes classiques répertoriés dans le trouble de l’attention avec hyperactivité (inattention, difficulté de concentration, distractabilité) ont augmenté et la productivité des étudiants a baissé.
Durant la deuxième semaine, les symptômes ont régressé et la productivité est remontée.
Les conclusions de cette étude alertent sur les risques d’irréversibilité du processus d’attention si les enfants ont été exposés aux smartphones et autres tablettes pendant les phases critiques de leur développement cérébral. Pour les adolescents, la plasticité cérébrale pourrait encore permettre de changer cette tendance en adoptant de nouvelles habitudes.
Tablettes et apprentissage
Les psychologues expérimentaux de l’université de Pittsburg ont testé les effets de l’enseignement sur tablettes auprès de 81 étudiants. Ces derniers étaient interrogés sur un texte étudié sur tablette et sur papier.
Bilan :
- le niveau d’abstraction de leurs pensées étaient réduits de 30% par le support tablette
- la capacité de jugement et de prise de décision était aussi altérée (à la baisse : à une question nécessitant une réflexion et une évaluation, 43% ont donné une bonne réponse sur tablette et 66% sur papier)
Ecriture et mémorisation
Nous citerons l’étude menée à l’Université de Princeton aux USA qui a testé les capacités de mémorisation de plusieurs groupes d’étudiants face une vidéo TEDx. Les uns tapaient sur le clavier d’un ordinateur portable tandis que les autres étaient armés de leur stylo et de leurs feuilles.
Le résultat est sans appel : Lorsque nous tapons sur un ordinateur, nous ne faisons que retranscrire ce que nous entendons ou voyons alors que la prise de note manuelle implique un traitement de l’information qui facilite sa mémorisation.
Dixit Jean-Luc Velay, chercheur en neurosciences cognitives au CNRS qui a mené une étude similaire (source) :
« Quand on apprend à écrire une lettre à la main, on fait un mouvement particulier, spécifique à chaque lettre. Cela crée dans notre cerveau une mémoire motrice, qui est réutilisée par notre cerveau quand on doit identifier visuellement les lettres. Quand on apprend les lettres au clavier, on ne crée pas cette mémoire motrice. »
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