Dans le cadre d'une relation bienveillante avec les élèves, il peut être judicieux d'utiliser la communication non violente qui permet de dialoguer positivement avec eux, sans porter de jugement et en permettant l'épanouissement de chacun.
Au lieu d'attendre que les élèves devinent nos besoins, cette façon de communiuqer permet de leur communiquer sans les blesser. Ainsi nous évitons de porter des jugements hâtifs autant que faux. C'est un langage avec lequel chacun peut se donner le maximum de chances d'obtenir ce qu'il souhaite.
Créée par le psychologue américain Marshall Rosenberg, ce processus de communication peut bien-sûr être utilisé dans toutes les relations humaines.
La communication non violente (CNV) suit un cheminement bien précis autour de 4 piliers : OSBD
O comme Observation, S comme Sentiment, B comme Besoin, D comme Demande
Prenons un cas concret : des élèves parlent beaucoup ou trop fort dans la classe.
O comme Observation
Nous pouvons commencer notre intervention orale en décrivant notre observation.
"Je vois / entends beaucoup de discussions dans cette classe." / "J'entends de nombreux échanges."
Il faut essayer de ne pas faire de jugement et de ne pas généraliser. Cela passe notamment par l'utilisation du JE en évitant d'utiliser le TU et le VOUS.
"TU parles beaucoup trop." / "VOUS parlez trop fort." Ces deux phrases sont des jugements.
S comme Sentiment
Suite à cette observation nous pouvons exprimer ensuite ce que nous ressentons et partager nos émotions.
"Quand j'entends toutes ces discussions, je suis dérangé et je me sens fatigué."
Ici encore nous n'utilisons que le JE.
B comme Besoin
Derrière chaque émotion, se cache un besoin satisfait (sentiment positif) ou insatisfait (sentiment négatif). C'est dans cette 3 ème étape que nous pouvons le partager avec autrui. C'est un des moments clés qui nous évite de porter un jugement sur autrui en faisant véritablement parler notre coeur sans blesser l'autre. Les besoins sont ainsi à la base de la CNV. Les identifier, c’est s’inscrire dans une action réparatrice. Marshall Rosenberg l'explique ainsi :
« les jugements portés sur autrui sont des expressions détournées de nos propres besoins inassouvis ».
Dans notre exemple cela pourrait être :
"J'ai besoin de calme pour travailler. J'ai besoin de silence à ce moment de la leçon."
Toujours et encore une utilisation exclusive du JE.
D comme Demande
C’est la dernière étape de la CNV. Il s’agit d’exprimer une demande.
"Pourriez-vous essayer de faire ce calme – ce silence?"
Pour résumé notre intervention serait :
"J'entends de nobreuses discussions dans cette classe. Observation
Quand j'entends toutes ces discussions, je suis dérangé. Sentiment
J'ai besoin de calme à ce moment de la leçon. Besoin
Pourriez-vous essayer de faire ce calme?" Demande
Le bonhome OSBD résume parfaitement le cheminement :
L'observation vient de nos sens (vue, ouie, goût)
Le sentiment vient de notre coeur
Le besoin vient de notre ventre où se loge les besoins inassouvis (qui nous pèse sur le ventre – lieu où se loge les émotions non exprimées)
Selon son instigateur et créateur, Marshall Rosenberg,
« La Communication Non Violente, c’est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir-faire en communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire trois choses :
me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie ;
acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ;
acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner. »
Bien entendu la communication non violente peut être ensiegné aux élèves dans le cadre l'Instruction Morale et Civique car c'est un outil très simple dans son principe, mais extrêmement puissant pour améliorer radicalement et rendre vraiment authentique les relation avec les autres.